Conscience du corps à Carpentras – Nathalie Clauzon

Retrouver la conscience du corps : une réconciliation essentielle par la sophrologie

“Le corps n’est pas un objet que l’on possède, c’est le lieu même de notre existence.”

— Maurice Merleau-Ponty

Le corps comme fondement de l’être

La conscience du corps n’est pas une simple perception physique. Elle touche à la construction de notre identité, à notre rapport au monde et à nous-mêmes. Le philosophe Husserl, fondateur de la phénoménologie, parle du corps propre (Leib) : ce corps que je ne regarde pas de l’extérieur, mais que je vis de l’intérieur, à travers mes sensations, mes gestes, mes émotions.

Dans cette perspective, être conscient de son corps, c’est être conscient d’exister. Merleau-Ponty poursuit cette idée : « Le corps est notre moyen général d’avoir un monde. » Autrement dit, nous ne sommes jamais “dans notre tête” uniquement : nous sommes toujours des êtres incarnés.

Le corps construit par le psychisme

En psychologie, la conscience corporelle ne va pas de soi : elle se construit, se renforce, ou se fragilise selon l’histoire de chacun.

Le Moi-peau : une frontière psychique

Le psychanalyste Didier Anzieu a développé le concept de Moi-peau. Il décrit le corps comme une enveloppe psychique : la peau est notre premier contenant. Quand cette enveloppe est fragilisée par des vécus de séparation, de violence ou de carence affective, la conscience du corps peut devenir floue, discontinue, ou morcelée.

“Le Moi-peau, c’est ce qui permet de faire tenir ensemble les morceaux de soi.” – D. Anzieu

L’enveloppe primitive et le narcissisme corporel

D’autres théoriciens comme Esther Bick ou René Roussillon parlent d'”enveloppes primitives”, ces premières sensations de tenue, de contenance, qui donnent naissance à une sécurité intérieure. Sans cette base, le corps devient source d’angoisse au lieu d’être un refuge.

La conscience du corps est alors directement liée à la sécurité du narcissisme primaire : ai-je le droit d’exister, d’occuper une place, de ressentir du plaisir dans mon propre corps ?

Le corps comme mémoire et langage

Le corps n’oublie rien. Il porte en lui l’empreinte de notre histoire. Les neurosciences affectives, notamment avec les travaux de Antonio Damasio, montrent que les émotions ont une base corporelle. Il parle du “marqueur somatique” : chaque émotion laisse une trace corporelle, qui oriente nos décisions, nos réactions, notre perception.

La mémoire implicite

Le corps contient aussi une mémoire implicite, inconsciente, non verbale. C’est elle qui ressurgit dans les tensions, les douleurs, les blocages émotionnels. Des traumatismes anciens peuvent ainsi s’exprimer sans mots, uniquement par le corps.

“Le corps exprime ce que la bouche tait.” – Boris Cyrulnik

La conscience corporelle permet alors de rendre lisible ce qui était invisible, de traduire en sensations ce qui était indicible, ouvrant un chemin de symbolisation.

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La dissociation corps-esprit : une stratégie de survie

Dans certains contextes (stress chronique, traumatisme, maladie, surcharge mentale), le corps devient étranger, silencieux, ou trop bruyant. C’est le phénomène de dissociation : pour survivre, le psychisme coupe la connexion avec les ressentis.

Cela s’observe dans :

  • L’anxiété : où le corps devient une caisse de résonance du mal-être
  • La dépression : où le corps est lourd, figé, absent
  • Les troubles de l’image corporelle : où la perception du corps est déformée, voire inexistante

La sophrologie : retrouver le “corps vécu”

La sophrologie propose de rétablir ce lien entre le corps et la conscience, de manière douce, progressive et non analytique. Elle s’inscrit dans une logique phénoménologique : il ne s’agit pas d’interpréter, mais de vivre et d’accueillir l’expérience corporelle dans l’instant présent.

Le concept de vivance

Né du fondateur de la méthode, Alfonso Caycedo, le terme “vivance” désigne l’expérience consciente d’un vécu corporel, émotionnel et mental à un instant donné. C’est une présence à soi, incarnée, libre de jugement.

Par la respiration, le mouvement, l’attention aux sensations, la sophrologie offre un cadre pour :

  • Redonner un statut positif au corps
  • Réhabiliter le ressenti intérieur comme une forme d’intelligence
  • Restaurer une continuité entre pensée, émotion et sensation

Un chemin d’unification

“La conscience du corps, ce n’est pas seulement sentir : c’est s’unifier.” – François Roustang

La conscience du corps n’est ni un luxe, ni un exercice technique. C’est un mouvement profond de réconciliation avec soi-même. Grâce à la sophrologie, ce chemin devient possible : le corps redevient un lieu d’appui, de sensation, de paix, une source précieuse d’équilibre intérieur.

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